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2010 Egypte

Pour ces vacances de fin d'année je me suis enfin décidé pour l'Egypte que je souhaitais visiter depuis longtemps, pas seulement les sites classiques mais aussi le désert. Par contre hors de question de le faire en circuit organisé. J'ai donc préparé à l'avance mon programme et une fois sur place je me suis organisé quasiment au jour le jour, sauf pour la partie désert où il est quasiment indispensable de passer par un guide. Mon programme a été le suivant :

- arrivée au Caire et départ immédiat pour l'oasis de Baharïya puis direction le désert noir,

- traversées successives des déserts noir, blanc et de l'Ouest,

- transfert de l'oasis de Dâkhla vers Louxor,

- visite de Louxor,

- transfert de Louxor vers Assouan,

- visite d'Assouan et d'Abou Simbel,

- transfert d'Assouan vers Le Caire,

- visite du Caire,

Globalement j'ai adoré les journées dans les déserts, dépaysement absolu, silence impressionnant, sentiment d'angoisse parfois quand on se trouve seul au milieu de cette immensité, paysages très différents et couleurs changeantes. Un délice. Pour les villes j'ai préféré Assouan à Louxor, et bien sûr Le Caire avec surtout la visite des pyramides qui surpasse toutes les visites des autres temples. Pour les sites historiques, ceux d'Assouan ont ma préférence avec Philae et Abou Simbel. A Louxor les temples sont très endommagés, leur visite à la nuit est préférable. Pour les tombes je conseille la vallée des reines et Deir El Medina quitte à laisser tomber la vallée des rois tant que les plus belles tombes ne sont pas rouvertes. Sinon à Louxor ce qui est très pénible c'est le quasi harcèlement des taxis et calèches et la demande de bakchich pour la moindre chose. C'est beaucoup moins le cas à Assouan. Globalement il faut toujours négocier, pour les achats ou avant de demander une prestation. Les petites courses en taxi de 5 à 10 minutes ne se paient pas plus de 10 EGP. Dans les souks les prix annoncés peuvent être divisés facilement par 5. Partez si le prix que vous proposez ne parait pas convenir, le vendeur vous rappellera toujours pour tomber d'accord sur un prix à peine supérieur à celui que vous aviez proposé. Coté bakchich même les policiers sont de la partie. Grosse satisfaction, contrairement à la plupart des gens qui visite l'Egypte j'ai eu la chance de ne pas avoir de problème digestifs. La conduite en Egypte est... pittoresque : les feux et les passages piétons ne servent à rien. Si on veut passer il faut s'incruster. Les files ne sont pas plus respectées, ça zigzague en permanence de droite à gauche. Au final ça roule plutôt bien. Le nombre de jours de visite par site qui était indiqué dans mon guide me parait très large. Par rapport à ce que j'ai fait sans me presser et en visitant la quasi totalité des temples, tombes, musées et autres lieux, il est possible de rester un jour de moins à Louxor et au Caire. Au final l'Egypte est bien sûr un pays incontournable. Par contre vu la remarque précédente, on peut faire beaucoup de choses en 2 semaines seulement : 2 à 3 jours maximum pour Le Caire, idem pour Louxor, 2 pour Assouan, permettent de visiter les plus beaux sites et musées. Pour certains temples c'est beaucoup l'imagination qui doit travailler pour les imaginer tels qu'ils devaient être il y a quelques milliers d'années.

Jour 1 (18/12/2010) : arrivée au Caire

Je pars de Marseille par Alitalia tôt le matin, l'aéroport se trouve à 1h30 de chez moi. Il y a une escale de 3h à Rome où après un petit vol d'1h20 je récupère mon bagage de soute et je déjeune léger. Ensuite c'est un vol de 3h30 pour Le Caire. Pour une fois l'avion arrive à l'heure à 16h30. Avant de passer le contrôle des passeports il faut acheter le visa au comptoir de la banque qui est juste à côté. Je ne change que 50 € car le taux est plus intéressant dans les banques qui se trouvent à l'entrée de l'aéroport. C'est ce que je constate quelques minutes après au premier étage où il y a deux comptoirs de banque dans lesquelles le taux est plutôt bon. Je change pas mal d'argent pour payer le solde au guide d'Helal Travel qui me prend en charge demain matin. Le taxi réservé par l'hôtel m'attendait dès le passage de la porte de sortie de la zone de récupération des bagages. Il m'amène à l'hôtel Arabian Nights en une bonne demi-heure. C'est la seule chose que j'avais réservé à l'avance sur Internet. Douche et relax une bonne heure avant d'aller faire un tour vers Al Azhar. L'hôtel est plutôt bien situé car il se trouve à seulement un quart d'heure à pied de cette place où se trouve la mosquée du même nom et d'où démarre le souk. Il y a quelques restaurants rapides devant cette mosquée, pour ne pas être malade le premier jour je me contente d'une pizza égyptienne classique. Je rentre et me couche assez tôt, ces voyages en avion même courts sont toujours un peu fatigants.

Jour 2 (19/12/2010) : Le Caire, Oasis de Bähariya, Désert noir

Levé à 6h45, douche rapide, seulement un café à 7h car le vrai petit déjeuner n'est servi qu'à partir de 8h. Le taxi réservé par le guide arrive un peu en avance vers 7h20. Départ vers 7h30 comme prévu. On tombe rapidement dans les bouchons du Caire. On passe le pont du Nil et on se dirige vers les pyramides qu'on contourne par le Nord, c'est le quartier de Gizeh. La circulation se dégage rapidement et on prend la route du désert et des oasis. C'est une belle route qui longe la voie ferrée dans un désert sableux plutôt plat. On est d'abord direction Ouest puis Sud-ouest puis de plus en plus Sud. Vers 10h15 c'est un arrêt dans un lieu improbable pour une pausé thé et pipi pour tout le monde. On n'est pas les seuls d'ailleurs. Ensuite la route est plutôt monotone et longue. Vers 11h30 on passe sous une ligne HT qui traverse le désert de part en part et on commence à apercevoir les prémices du désert noir par quelques monticules sombres. On revient sur une direction Ouest pendant un petit quart d'heure pour revenir plein Sud. On retrouve la voie ferrée à notre gauche tandis que la ligne HT reste peu de temps à notre droite puis passe aussi à notre gauche.

Vers 12h on passe devant quelques monticules de rochers en strates puis ça redevient monotone. On laisse la ligne HT qui file vers le Sud mais on continue de longer la voie ferrée qui s'oriente en deçà de 180°. Après quelques minutes on retrouve la ligne HT. A 12h10 on arrive à un contrôle à l'entrée d'un petit oasis qui nous fait passer du désert à une allée d'arbres. Mais ce n'était pas encore celui où on doit aller. On ressort de ce petit coin de verdure pour retrouver un paysage accidenté de sable, de cailloux et de monticules rocailleux. On a repris plein Sud. C'est maintenant un paysage martien. Au loin on commence à distinguer un peu de relief. A 12h20, à l'abord d'une petite descente on aperçoit une grande étendue de verdure et peut-être même une zone d'eau. Pourtant on la longe par la gauche. Encore une fausse alerte. On reprend maintenant Sud-ouest avec la ligne HT à notre gauche mais sans la voie ferrée et seulement une petite ligne électrique à notre droite. A 12H25, devant nous on aperçoit un grand oasis, je n'ose y croire, elle se prolonge très loin sur notre droite vers le Nord-ouest. Nous même continuons vers le Sud-ouest pour l'aborder par sa gauche. On distingue de nombreuses habitations. On l'abandonne encore une fois en la laissant à notre droite. A 12H35 c'est encore un autre oasis qui surgit et dans lequel on entre. Brutalement nous sommes arrivés au village de Boeti. Bähariya est encore à 50 km soit environ 30 minutes. On fait un petit arrêt puis en sortant du village on retrouve du relief et encore un petit oasis se dessine à droite. Puis encore un autre petit oasis un peu plus loin. On doit être sur un axe avec de l'eau en sous-sol. Cet axe semble d'ailleurs être une légère dépression comme si c'était une ancienne vallée. On laisse ces oasis pour repartir presque plein Sud et nous entrons cette fois dans le désert noir. On traverse des zones avec des monticules noirs de 150 à 200 mètres de haut. Aussi étonnant que cela paraisse, dans ce paysage très minéral, il y a de grandes plantations de petits buissons. Sur la gauche on distingue un très long affaissement bordé par une tout aussi longue falaise. On imagine très bien une rivière couler là il y a plusieurs milliers d'années. Enfin, à 13h15 c'est l'arrivée dans une petite oasis et au camp de la lune. Après une rapide exploration des environs je rencontre Helal qui m'explique le programme des 5 prochains jours. Ca sera désert, désert et désert, sans un brin de route. Helal est le fils d'un caravanier et a construit ce camp il y a 25 ans. Maintenant les palmiers sont grands et il y a des carrés de culture. A Bähariya il y a des forages qui vont chercher l'eau à 400 mètres dans une nappe. Petite pause déjeuner excellentes d'aubergines grillées, de tomates et de patates.

Pendant que l'équipe déjeune, je refais un petit tour des environs.

Derniers préparatifs du 4x4 et c'est le départ vers 16h. Je serai accompagné par Helal et par Mohamed qui n'a que 19 ans et qu'Helal est en train de former au métier de guide. Cela fait déjà 2 ans et il lui faudra encore 2 ou 3 ans avant d'être guide. Helal le laisse conduire de temps en temps quand c'est facile. Il se débrouille bien sur le plat mais n'est pas encore à l'aise dans les montées des dunes. Il a un peu peur d'y aller franco. On longe pendant une bonne heure la longe falaise sur la gauche qu'on voyait avant d'arriver au camp de la lune.

A notre droite défilent des parcelles de champs verdoyants. Par moment on passe sur de vastes étendues en train d'être aménagées en plein dans la partie sableuse. Ici, ils forent entre 100 et 200 mètres de profondeur et ça jaillit tout seul avec la pression de la nappe. Ils plantent et arrose pendant une vingtaine d'années et au final ils obtiennent une nouvelle zone de culture. Au bout d'une heure on distingue un large passage qui s'incurve vers la gauche pour franchir la barre rocheuse mais on coupe légèrement avant en montant dans les petites dunes à gauche. Cela nous amène à un plateau où on trouve une multitude de petits dômes rocailleux au milieu de vastes étendues de sable. Ce coin s'appelle Jerinat.

Vers 17h30 et au milieu de ce paysage étrange on se pose pour établir le campement. Le campement consiste seulement à une sorte de paravent à 2 pans collés près de la voiture, quelques nattes sur le sable sur lesquelles on pose les matelas puis les sac de couchage et les couvertures en poil de chameau. Helal m'a proposé une tente mais j'ai préféré passer la nuit à la belle étoile. Pendant qu'Helal et son jeune assistant prépare tout je pars marcher au milieu de ces monticules et j'en escalade quelques uns. Je prends bien garde à ne pas me perdre sinon je suis mort. Le diner sera excellent : une sorte de ratatouille, du riz et du poulet cuit à l'étouffé dans la braise. A 18h il fait nuit. Après le diner nous discutons autour du feu et Helal joue de la simsémilla. Le paysage étoilé est fantastique. La nuit sera fraiche mais sèche.

Jour 3 (20/12/2010) : Désert noir, Désert blanc

Je traine dans le sac de couchage jusqu'au lever du soleil. A 6h le ciel commence à rougir et à 7h le soleil surgit. Petit déjeuner de fruits, pain égyptien, miel, jus de fruit et thé bédouin. Mes 2 comparses ne sont pas des lèves tôt, ils trainent au lit jusqu'à 8h. On quitte le camp vers les 9h. On revient un peu sur nos pas pour retrouver le plateau caillouteux puis on reprend la direction du Sud-ouest. Au bout d'une grosse demi-heure on atteint une vaste dépression en descendant du plateau pour la rejoindre.

Elle est petite en profondeur mais immense en longueur et suffisamment large pour qu'on ait du mal à distinguer l'autre coté. On file toujours dans le sens de la longueur en longeant la petite falaise à gauche. On commence à avoir de petites étendues de sable doré qui s'agrandissent pour finir en très belles dunes dans lesquelles Helal s'amuse avec le 4x4. On les enchaine ainsi pendant un bon moment.

Ensuite il nous faut traverser dans la largeur une partie de la large dépression en passant pas des zones caillouteuse et de toutes petites dunes. Helal zigzague pendant une bonne demi-heure. On atteint alors un surplomb qui donne accès à la zone appelée Agabat Saharawi dans laquelle se trouvent plusieurs grosses formations calcaires au milieu des dunes. Il me laisse sur le haut du surplomb et m'indique au loin un point de rendez-vous pour le déjeuner. Tandis qu'il s'y rend avec le 4x4, je m'engage à pied dans la descente et je commence à me diriger plus ou moins dans la direction qui me permettra de les rejoindre.

J'en profite pour naviguer entre les massifs calcaires qui ressemblent à de gros icebergs blancs flottant dans le sable doré. Je grimpe ensuite sur une belle dune pour avoir un beau point de vue. Je retrouve mes deux amis vers les 11h45, le repas est presque prêt : mélange de thon chaud, de tomates et d'oignions rissolés, pain égyptien et comme d'habitude thé bédouin.

Vers 12h45 on reprend la route. On rejoint alors une vaste étendue de plaques calcaires et basaltiques avec quelques étendues de sable. Après une bonne heure on bifurque en direction de la source magique. Incroyable : en plein désert avec du minéral à perte de vue, 3 palmiers se dressent sur une petite butte de quelques mètres de haut avec à leurs pieds une petite source. Il y a quelques bassins aménagés et ça coule assez bien.

Quelques centaines de mètres plus loin, on peut rejoindre à pied une tombe à ciel ouvert dans laquelle se trouvent 1 momie adulte et 2 plus petites. Je rejoins Helal et on repart dans la direction plein Sud. Le paysage ondule légèrement et on alterne toujours les plaques de calcaire ou de basalte et le sable ou les petits cailloux. Vers 14h30 on arrive enfin dans le désert blanc.

C'est en fait une petite étendue comparé à tout le reste, de quelques kilomètres carrés, dans laquelle se trouvent de petits résidus calcaire au milieu du sable qui forment des figures étranges. Il y en a un qui ressemble à un sphinx, un autre à un chameau, à un coq, à un lapin...

Au lapin, Helal me laisse, on se retrouvera dans quelques heures au lieu de camping qu'il m'indique au loin. De mon coté je parcours le site en bonne partie en ne croisant quasiment personne sauf un groupe d'enfants et un couple de trekkeurs avec 1 guide et 3 chameaux. Je vais quasiment au Nord-ouest puis je remonte par le Nord pour revenir vers le lapin d'où je coupe directement pour rejoindre Helal au massif rocheux qu'il m'avait indiqué. J'ai marché 2 bonnes heures tranquillement pour faire tout le tour du désert blanc et le traverser.

Helal a préparé le diner qui n'aura plus qu'à cuire. Un petit brin de toilette dans une demi bouteille plastique et un petit moment de détente en attendant le coucher du soleil et le diner qui s'annonce succulent. Il le sera : potée de légumes, riz et poulet bouilli aux épices. Pendant le diner quelques fennecs nous rendent visite. Leurs queues sont magnifiques. Ils sont de la taille d'un chien moyen, assez courts sur pattes avec une belle fourrure grise et un museau très pointu.

On termine la soirée par un petit morceau de simsémilia pendant qu'au autre campement au loin attaquent au tambourin. Helal chante alors des champs berbères qui racontent de belles aventures de caravaniers. Plus tard il leur rend visite pendant que je plonge dans les bras de Morphée sous la lune opaline. J'ai une chance inouïe, elle sera pleine pendant les cinq jours de désert.

Jour 4 (21/12/2010) : Désert blanc, Western Desert

La nuit a été moins fraiche que celle d'hier, mais plus humide aussi. Les duvets sont couverts de petites gouttelettes de rosée. Je me lève à 7H15 pendant que mes deux compères roupillent encore un bon moment. J'ai le temps de faire un bon débarbouillage puis un petit tour aux alentours du camp. Après le petit déjeuner on ne décolle qu'à 9h15 en direction du Sud-est. Au bout seulement d'un quart d'heure Helal ralentit en se penchant de temps en temps par la fenêtre du 4x4 puis il s'arrête. On descend et au sol il y a une multitude de bois et quelques coquillages fossilisés. On y trouve aussi de beaux cristaux de quartz. La plupart des morceaux marrons sont des branches d'acacias, les coquillages comme les morceaux de basalte sont noirs. Sur certaines branches on distingue même les épines.

Après une petite demi-heure de collecte on repart direction Sud-ouest en traversant de vastes zones de plaques de calcaire très dures et de sable doré saupoudré de petits morceaux de basalte. Le paysage semble s'incurver légèrement mais l'horizon s'étend à perte de vue. On semble se diriger en direction d'une barre montagneuse tout au loin. Au bout de 30 minutes on passe par de larges bandes de sable dans lesquelles Helal fait des ronds... D'un coup il s'arrête, on descend et avec Mohamed il creuse un peu. Quelques secondes après il sort des morceaux de sel très friable. Eh oui à la place du désert il y avait bien une mer il y a très longtemps.

On repart en traversant une grande zone moins sableuse, assez dure et avec de nombreux éclats de basalte. Il y a aussi beaucoup de longues stries de roches cristallines qui faut traverser en ralentissant. Sur la droite on commence à apercevoir quelques petits monts d'une centaine de mètres de haut. Tout d'un coup je distingue un petit palmier planté tout seul au milieu de cette immensité minérale, quelques touffes d'herbe. Il est 10h15 et on arrive aux abords de l'oasis de Farafra. Peu à peu on aperçoit de vastes zones de culture. Plutôt que d'aller vers les zones habitées, Helal reste aux abords et se dirige vers une zone de champs. On s'arrête aux deux bassins où se trouve un forage d'où l'eau jaillit seule sans besoin de pomper. La pression est même assez forte. Helal m'explique qu'il préfère se baigner là où il n'y a personne plutôt qu'au centre de l'oasis où il y a trop de monde. L'eau est idéalement chaude et on prend un bain pendant 3 bons quart d'heure, le pied total. Il y a une petite odeur de souffre. La journée est plus chaude que celle d'hier, peut-être parce que le vent est moins frais.

Mohamed prépare le déjeuner pendant que je fini de me prélasser dans l'eau puis au soleil. Endroit magique au milieu du désert. Ici la terre est plutôt argileuse.

On repart vers 12h45 en sens inverse ou presque. On traverse à nouveau la zone dure de plaques calcaires. Au bout d'une demi-heure Helal s'arrête un moment à un endroit où se trouvent des roches trouées magiques dans lesquelles les femmes doivent passer pour espérer avoir un enfant. Je ne m'y risquerai pas de crainte d'y rester coincé. On reprend la route cette fois en suivant de loin la longue falaise à gauche qui semble peu à peu se découper en d'étranges formes. On se dirige vers l'entrée du Western Desert. On l'atteint au bout d'une bonne heure en zigzagant entre les plaques de calcaire et en roulant le plus possible dans les parties sableuses.

Dès qu'on y arrive on passe sur des plaques de craies émiettées dans lesquelles on s'enfonce beaucoup plus. on a l'impression de rouler dans des cendres. Le dessus est légèrement gris foncé mais dès que la couche du dessus s'est brisée, c'est de la poudre blanche. Le paysage change alors complètement et se sont de gros massifs de calcaire ou de craie au milieu de dunes. On monte sur un sommet et le paysage est à tomber. Plus bas il y a une sorte de vallée qui traverse tout le champ de vue de gauche à droite à perte de vue et dans laquelle se trouvent une myriade de meringues de craie. De haut on dirait une armée en marche.

On redescend vers l'extrémité gauche où Helal me laisse en m'indiquant un point de rendez-vous au loin. Je traverse la zone de meringues en 1 heure en ayant toujours à l'esprit que si je me perds je suis mort. Je zigzague en ne perdant jamais la direction de la montagne où il m'a donné rendez-vous mais que je perds souvent de vue à cause de la configuration géologique.

Je les retrouve en haut d'une dune en train de roupiller, pas inquiet Helal ! On reprend la route et Helal passe par des zones incroyables, en haut ou en bas. La vue est partout magnifique, pourtant ce n'est que roche et sable. On passe par une haute falaise de calcaire trouée sur sa base. On peut en faire le tour pour voir à travers. Non loin de là on monte sur un autre point de vue qui domine le Western Desert d'Est en Ouest. Ce point de vue donne aussi accès à une sorte de grotte en surplomb qui sert de refuge aux bédouins qui y plantent des bougies dans les anfractuosités de la falaise.

Vers 16h on redescend pour rejoindre le camp pour cette nuit, à l'extrémité de ce désert. Pendant qu'Helal et Mohamed montent le camp et préparent le diner, je pars en excursion pour chercher des fossiles. Quand je reviens il est encore tôt et j'en profite pour lire un peu. Diner succulent : potée de légumes légèrement épicés, macaronis au poulet. Ce soir la lune est légèrement dorée. Il fait légèrement plus chaud aussi malgré une petite brise. Pour cette fin de journée nous avons encore la visite des fennecs. La nuit sera agréable avec une rosée plus légère ce matin.

Jour 5 (22/12/2010) : Western Desert, Désert des dunes

Réveil et lever légèrement plus tard pour moi et plus tôt pour Helal : 7H30 pour tout le monde. Vers 8h30 deux guides de son agence arrivent en 4x4. Il leur avait donné rendez-vous à ce campement qui se retrouve relativement facilement car pas loin de nous se trouve une montagne conique avec un gros rocher sur le sommet. On voit cette étrangeté de très loin. C'est l'heure de quitter Helal et Mohamed. Après 3 jours inoubliables ils me laissent dans les mains des deux autres guides pour les 2 journées suivantes où nous devons parcourir 300 km de désert pour rejoindre Däkhla. On part plein Est pour retrouver la route qu'on ne fait que traverser pour continuer dans la même direction par quasiment le même chemin qu'hier. On repasse non loin des rochers aux femmes et du forage où nous avons pris un bain. De là, on file plein Sud et on retrouve de nouveau la route. Cette fois nous la prenons juste un petit moment. Elle file tout droit à l'Est à travers un no man's land de sable. A 10h25 on arrive à un croisement. Tout droit c'est Karawin, nous on file à droite. A 10h33 c'est la fin de la route et les bords de l'oasis de Karawin. On coupe plein Sud à travers le sable. Un peu plus loin c'est une belle étendue de champs de cultures en plein milieu des dunes. On reprend encore plein Sud justement à travers les dunes puis on arrive devant une vaste étendue de sable bordée au loin, à droite et à gauche par de hautes dunes dorées. C'est du sable à perte de vue, rien d'autre. On monte sensiblement en restant toujours dans la direction Sud. Cela n'en fini plus. Vers midi on passe du sable à du sable parsemé de basalte. A droite et à gauche c'est toujours deux longues lignes de hautes dunes. Bien que j'ai l'impression de descendre, on monte toujours très lentement. On est passé d'un centaine de mètres à 170 mètres en 1 heure.

Juste un peu après midi on s'arrête pour la pause déjeuner près d'un gros rocher, le seul croisé depuis un bon moment. On repart vers 13h45. A 14h les dunes à droite et à gauche se rejoignent et ferme cette vaste étendue qu'on vient de traverser. On grimpe donc légèrement et c'est repartit dans une nouvelle zone sableuse elle aussi à perte de vue. On passe par quelques larges zones où le sable a l'air comme saupoudré de petits morceaux de basalte. A 14h30 on passe par une zone de sable beaucoup plus fin, quand on le prend dans la main c'est de la poudre sans grain. Et bien sûr on s'enlise. Nous voilà à descendre, à faire passer des paillasses sous les roues pour maintenir le 4x4 en surface et à pousser. A15h on s'en sort enfin. On retrouve ensuite une vaste zone de calcaire très dure avec un peu de sable et du basalte en surface. A 13h15 on bifurque sur la gauche et en montant un peu dans les dunes on trouve une zone pour le campement. Diner à peu près identique mais avec des épices différentes : petite salade de légumes frais coupés en petits dès, sauté de patates et tomates épicées et poulet. Je pense que pour la conservation du poulet qui a toujours été très bon ils le transportent mariné, je sens d'ailleurs un petit gout de citron.

Dans cette immensité de sable, pendant le diner une petite souris grise nous rend visite. Incroyable, que peut-elle bien trouver ici ? La nuit ne sera pas trop fraiche mais un peu humide. Le ciel étoilé est comme toujours fantastique d'autant plus que le haut de la dune masque un bon moment la clarté de la pleine lune.

Jour 6 (23/12/2010) : Désert des dunes, Däkhla

Mes deux compagnons sont d'un style très différent. Organisés mais pas ordonnés contrairement à Helal et à Mohamed. A l'arrivée au campement par exemple, avec Helal et Mohamed la première chose faite était le montage des paravents et la mise en place de la zone de couchage. Ensuite ils préparaient le diner et la vaisselle et le feu était faits un peu à l'écart sans être trop loin non plus. C'est pas du tout la même chose avec mes deux nouveaux guides. Pareil pour les poubelles, ils sèment un peu à droite et à gauche tandis que je ramasse ce qui traine derrière eux. La nuit le sac de poubelle reste dehors alors qu'avec Helal il était rangé dans le 4x4. Ils ont de la chance cette nuit on n'aura pas la visite des fennecs. Pour parachever le tout ils ne baragouinent que quelques mots d'anglais, le dialogue est dur. Sinon, à part ça, ils sont très sympas.

Lever vers 7h15 pour moi, 7h45 pour eux. Petit déjeuner à 8h. On ne décolle qu'à 9h. Pour la première fois depuis le début de mon arrivée en Egypte le ciel est voilé. On était monté à 260m. Au bout d'une heure le paysage a à peine changé : sur les deux cotés c'est toujours les deux longues bandes de dunes mais beaucoup plus éloignées l'une de l'autre, et la bande de sable saupoudré de basalte au milieu. Celle-ci s'est durcie et noircie. A 10h on bifurque légèrement à gauche pour monter dans Karafish, encore un autre désert très différent de ceux que j'ai déjà traversés. Son entrée est marquée par 2 cairns qu'il ne faut pas louper. D'ailleurs dans tous les déserts traversés jusqu'ici, en faisant très attention on remarque qu'il y a de temps en temps des petites marques qui doivent indiquer grossièrement qu'on est dans la bonne direction, une petite pierre sur un gros rocher, une branche morte plantée dans le sable, une convergence des marques des 4x4...

On retrouve les dures plaques de calcaire qui obligent le conducteur a aller très lentement. Entre deux longues plaques il y a aussi du sable plus ou moins dur. Les plaques de calcaire donne une couleur argentée à perte de vue dans la direction du soleil. On suit une piste qui est plus ou moins bien marquée par deux rangées de petites roches de chaque coté. Dans le sable on s'enlise plusieurs fois. Sur le calcaire le 4x4 bringuebale dans tous les sens. A 11h40 on sort enfin de ce Karafish. Le soleil en profite pour revenir pleinement, la grisaille du matin a complètement disparue pour laisser place à un grand ciel bleu. On reprend une piste de sable et de basalte. A 12h c'est la pause déjeuner dans un vaste cirque où je découvre de nombreux morceaux de poterie témoignage du passage des caravanes qui faisait le voyage du Soudan à la Lybie.

Alors que la plus grosse partie de la matinée s'est révélée être très monotone, la fin de la matinée et le début de l'après-midi ont révélé de nouveaux paysages très différents de ceux que j'ai vus tous les jours précédents. Il n'y a pas un désert mais des déserts. On passe alors dans une zone encore différente de dômes assez hauts qui émergent au milieu du sable. On grimpe plus rapidement et à 13h45 on atteint le point culminant de toute la traversée depuis hier matin. De là c'est une descente rapide, le lieu s'appelle Menzle Qasr, autrement dit il y a un ancien château pas loin. Le conducteur me dit alors qu'on est plus qu'à 30 mn à 1 heure du campement qui est légèrement en dehors de l'oasis de Däkhla. Le temps dépend du fait qu'il s'enlisera ou pas...

Ca descend bien et par la piste empierrée ça va trop lentement alors il coupe dans le sable. On arrive au campement à 14h15. Impossible de faire comprendre au chauffeur que ça aurait peut-être mieux de poursuivre jusqu'à Däkhla qui se trouve à seulement 30 mn. On aurait pu profiter d'un bon bain, moi en tout cas, et vue l'heure j'aurais pu visiter un peu l'oasis... Ce soir sera le dernier dans le désert, demain matin le réveil sera matinal pour rejoindre Däkhla vers 6h pour récupérer le taxi qui doit me mener jusqu'à Louxor. Diner toujours aussi bon que les autres jours. La nuit sera chaude et quasiment pas humide.

Jour 7 (24/12/2010) : Däkhla, Rive Ouest Louxor

C'est la journée de transfert entre l'oasis de Däkhla et Louxor, beaucoup de voiture donc. Lever à 5h, petit déjeuner rapide et départ 6h pour les derniers kilomètres de piste. On rejoint la route à 6h25. Quelques coups de fil et à 6h on retrouve Samir, mon taxi. C'est le moment de dire au revoir à mes compagnons des deux derniers jours. Samir est très sympa mais un peu bizarre, il parle souvent tout seul. La traversée de l'oasis est très longue, plusieurs dizaines de kilomètres avant de ne plus voir de verdure. Certains de ces oasis font plus d'une centaine de kilomètres de long.

Ensuite on traverse une grande zone désertique sans relief, sans charme, que du sable et de la terre brune. On passe parfois par quelques petits oasis. La première étape de 250 km jusqu'à Khärga est couverte en 2h30. On arrive à cette petite ville vers 9h. C'est une étape importante car on est sensé se joindre à un convoi pour faire la seconde partie jusqu'à Louxor. Je ne comprends pas exactement comment se passe le RDV mais on passe 3/4 d'heure dans la ville : plein d'essence, bonjour à un ou deux copains, passage au marché, arrêt rapide à un parking d'hôtel où se trouvent des minibus qui vont faire la traversée...

Vers 9h45 on prend enfin la direction Sud-sud-est en abandonnant étrangement les minibus qu'on s'était évertué à retrouver... mystère. Entre temps Samir m'explique que les dates de Khärga qui sont cultivées ici sont bonnes pour le sexe et pas besoin de viagra si on en mange... Il a l'air assez porté sur la chose vu toutes les remarques et questions qu'il me pose sur le sujet. A 10h00 on se fait une pause thé jusqu'à 10h15. Un peu plus loin on croise deux cyclistes européens. Samir m'explique qu'ils font la route depuis Le Caire, il les a déjà croisé plusieurs fois. On passe par plusieurs petits oasis perdus dans une vaste étendue désertique. Les contrôles de police se sont multipliés. J'ai l'impression que Samir argumente le fait qu'on roule hors convoi, il les connait bien et ça n'a pas l'air de poser de problème. On fait même les transporteurs pour amener du pain Egyptien d'un contrôle au suivant. A 10h45 nouveau contrôle de police, tout droit plein Sud c'est Paris, eh oui il y a un Paris dans le désert Egyptien, nous on bifurque à gauche. On est à 240 km de Louxor. Le paysage est plat et sableux. Vers 11h30 on aborde une petite chaine montagneuse qu'on traverse dans sa largeur pour grimper sur un vaste plateau à 450m d'altitude.

A 160 km de Louxor on croise un autre cycliste, un Belge cette fois. On s'arrête un moment et je peux discuter un petit moment avec lui en Français. Il vient depuis la Belgique et il compte aller jusqu'en Afrique du Sud ! Il a le visage rayonnant, la belle vie je me dis, des rêves en moi resurgissent... A 12h30 on se trouve encore à 100 km de Louxor et la belle route se transforme en piste caillouteuse... ils sont en train de refaire un morceau et c'est en plein travaux. On y passe un bon quart d'heure à vitesse très réduite. On retrouve ensuite la belle route mais le répit ne dure pas longtemps car c'est maintenant une piste de terre damée, à peine un peu plus roulante. Tout doucement on est monté à l'altitude de 515 m alors que j'ai parfois l'impression qu'on redescend alors qu'on monte doucement, 540 m maintenant. A 13h c'est le dernier contrôle de police et peu après la route remonte au Nord. Finalement on atteindra 570 m. Une quarantaine de kilomètres avant d'arriver la route serpente entre des dômes calcaires. On en sort en débouchant sur une vaste étendue plane de cailloux clairs. A 13h35 on retrouve un peu de verdure, le Nil n'est plus loin. Samir fait une petite pause aux premiers paysans pour leur acheter des sortes de melons. Je sors de la voiture, putain ça cogne. On ne quittera plus la verdure et on entre même dans une vaste zone de cultures. On longe un long canal d'eau fétide et bordé de petites maisonnettes plus ou moins vétustes et au delà desquelles se trouvent les champs à perte de vue. On croise de nombreuses charrettes tirés par de petites mules. Sur le coté droit je ne distingue que des champs, le Nil est trop loin pour pouvoir être aperçu. Coté gauche c'est des champs sur environ 1 km puis d'un coup le désert qui reprend ses droits.

On aperçoit maintenant la montagne thébaine, Thèbes est l'ancien nom de Louxor. On entre vraiment dans la rive Ouest de Louxor vers 14h15. Samir s'arrête pour le plein, putain on vient de faire 8h de route, on est à quelques minutes de mon hôtel, il est encore tôt, il lui reste plus du quart du réservoir et il faut qu'il fasse ça maintenant. Bon ce n'est que 10 minutes de plus avant de pouvoir prendre une douche. On fini par arriver à l'hôtel Habu vers 14h30. Il se trouve juste en face de l'entrée du temple Medinet Habu. Pendant que j'étais dans le désert avec Helal je lui avais demandé d'appeler les quelques hôtels que j'avais repérés. Après 3 ou 4 appels, il avait pu me réserver une chambre. Douche monumentale vers 15h30, je file ensuite vers Louxor centre. De l'hôtel il faut d'abord rejoindre le bord du Nil d'où part le Ferry (1 EGP) ou les petits bateaux (5 EGP). Pour cela c'est soit un minibus collectif (5 EGP) ou un taxi (10 EGP). J'ai toujours pris le Ferry, qui traverse en 3 minutes et il y en a très régulièrement. On les remarque assez facilement, ils sont beaucoup plus gros que les petits bateaux qui proposent la traversée immédiate pour un peu plus cher. De plus ils ont un double pont et tous les Egyptiens les utilisent. Retrait d'argent, cartes postales, barbier et un bon diner au restaurant Mamoud en face de l'Emilio Hotel et pas très loin de l'église Copte. Assez fatigué je rentre, d'abord le Ferry puis plutôt que de prendre un taxi pour l'hôtel je me dégourdis un peu les jambes en rentrant à pied. Il fait beaucoup plus frais et humide que ce à quoi je m'attendais. En 3/4 d'heure je suis de retour à l'hôtel. Couché vers 22h bien naze après cette longue journée. Tiens c'est vrai que c'est le réveillon de Noël...

Jour 8 (25/12/2010) : Rive Ouest Louxor - Louxor

Lever 6h45, nuit plus chaude mais c'est vrai que dans une chambre c'est bien différent de la belle étoile. J'ai quand même bien supporté une petite couverture par dessus le drap. Petit déjeuner rapide.

La matinée sera consacrée à la visite des premiers temples et des premières tombes. J'ai décidé de tout faire à pied. Je commence par la vallée des reines. De l'hôtel il faut d'abord rejoindre le carrefour où se trouvent un rond point triangulaire et un grand panneau qui décrit l'ensemble du site thébain. On peut le rejoindre soit par la petite route qui rejoint la route principale venant tout droit du bord du Nil puis en remontant un peu pour rejoindre le grand rond point, soit en coupant par l'arrière de l'hôtel par une petite piste en terre qui a l'avantage de passer par le bureau des tickets juste avant d'arriver au grand rond point. Du rond point le bureau où s'achètent les tickets se trouve légèrement à gauche sur la piste en terre qui mène à l'hôtel.

Du rond point je me dirige donc à gauche par la route pour rejoindre la vallée des reines. Au passage on a une belle vue sur l'ancien village Al Gourna aux maisons avec des façades colorées et qui ne se visite pas. En prenant mon temps j'arrive au fond de la vallée en moins d'une demi-heure. Il n'y a que trois tombes à visiter, celle de Néfertari étant fermée. Sur les 3 seulement 2 valent vraiment le coup car suffisamment en bon état de conservation. Il est normalement interdit de prendre des photos mais on est rapidement sollicité par chaque guide à l'entrée des tombes qui est de mèche avec le policier et contre un bakchich (5 à 10 EGP) il nous invite à prendre des photos. J'ai du mal à comprendre cette interdiction surtout qu'il est possible de prendre des photos sans flash donc sans aucun impact sur les peintures alors que les règles de conservation sont elles largement à désirer : les portes des tombes sont largement ouvertes à la lumière du soleil, les guides fument à l'intérieur, ils n'hésitent pas à toucher les roches peintes, ils proposent même de visiter les parties interdites ce que je ne ferai jamais, elles sont éclairées par des néons même quand il n'y a personne à l'intérieur. Quand cela vaut le coup je prendrai donc quelques photos sans flash. L'accès à ces tombes se fait par un court couloir en pente et de là on accède à plusieurs pièces. Je visite donc successivement celles de Khâemouaset, Amon-her-Khepechef et Tit.

Je file ensuite à Deir El Medina où se trouvent les vestiges d'un ancien village d'artisans qui travaillaient dans la vallée des rois. Il y a deux belles tombes à visiter et le temple de Ptolémée qui se trouve un peu sur les hauteurs, à mi-chemin entre Deir El Medina et le temple d'Hatchepsout. Les tombes valent vraiment le détour. Ici on descend plusieurs mètres assez raide avant d'accéder aux chambres funéraires. La visite du temple de Ptolémée se fait entièrement en extérieur, il est assez dégradé et il ne reste quasiment plus que les murs extérieurs.

Une fois la visite terminée je redescends vers le rond point principal. Je m'engage alors sur la route qui mène à la vallée des rois mais en face de la vallée des nobles je m'engage à droite pour visiter le Ramesséum (temple de Ramsès II). Pour y accéder il faut poursuivre la route principale en longeant le champ de fouille à droite juste à coté du Ramesséum et s'engager le long d'une buvette. Ce temple est lui aussi en piteux état. Finalement il est plus photogénique de l'extérieur que de l'intérieur. Il est d'ailleurs en cours de réfection.

A 10h45 je fais une petite pause boisson à la buvette en bord de la route principale et juste à l'entrée du temple. Je repars à 11h15. Pour ce matin je vais terminer par le temple de Medinet Habu en face de mon hôtel. Il est assez grand et l'intérieur est intéressant à visiter. J'en termine la visite vers 12h10.

Il est possible de relier tous ces sites en louant un bicyclette mais je le déconseille. Elles sont dans un piteux état et leur état ne permet pas de monter facilement les petites côtes qui mènent aux vallées. De plus il fait rapidement assez chaud et pour finir il y a une multitude de minibus et de bus qui font les allers retours ce qui est pénible même à pied.

A 10h45 je fais une petite pause boisson à la buvette en bord de la route principale et juste à l'entrée du temple. Je repars à 11h15. Pour ce matin je vais terminer par le temple de Medinet Habu en face de mon hôtel. Il est assez grand et l'intérieur est intéressant à visiter. J'en termine la visite vers 12h10.

Vers 14h je prends la route du centre ville, rive Est. Je passe l'après-midi à visiter Louxor et à m'occuper des cartes postales, de réserver le train pour Assouan le 28/12 et un hôtel pour la veille de ce coté du Nil. Mine de rien je fais beaucoup de kilomètres à pied sans succomber aux appels incessants des calèches. Dans Louxor il est assez pénible d'être interpelé toutes les minutes, taxi, calèches... impossible de marcher tranquille. Il faut ignorer les "Eh, do you remember me?", "Please mister!"...

Diner simple et retour à l'hôtel vers 22h.

Jour 9 (26/12/2010 : Rive Ouest Louxor - Louxor

)

Lever 6h45, petit-déjeuner 7h15, départ à 7h30 pour le bureau des tickets par le raccourci en terre. Juste avant de partir je demande à Mustapha s'il peut organiser un tour en ballon demain matin en lui indiquant mon budget (500 EGP). Pas de problème, il me dira ce soir en rentrant comment ça se passe. Je prends juste les tickets pour les tombes des nobles car ceux pour la vallée des rois et Deir El Bahari se prennent à l'entrée de ces sites. Comme ce n'est pas très loin je vais aux tombes des nobles à pied.

Les tombes sont réparties sur toute la colline et il est assez difficile de se repérer. Il y a seulement des panneaux à l'entrée des tombes qui donne juste leur nom. A l'entrée du site il y a plusieurs guides qui proposent leurs services. Il faut négocier le prix avant de démarrer comme toujours. Je visite successivement Nath (plutôt moyen), Menna (assez belle), Sennefer (la plus belle avec une longue descente de plus de 20 mètres). Les suivantes sont plutôt moyennes.

Ensuite je prends un minibus pour la vallée des rois. Concernant cette vallée, à l'issu de la visite mon sentiment est très mitigé. Il semble que ça soit le lieu de visite unique pour beaucoup d'opérateurs qui ne font pas les visites de la vallée des reines ou de Deir El Medina. Pourtant la plupart des plus belles tombes de la vallée des rois sont fermées, celles qui restent sont très moyennes, il y a une foule impressionnante dès l'ouverture le matin. Pour chaque tombe il faut faire une longue queue d'au moins une demi-heure pour au final passer en 10 secondes devant la chambre funéraire. Et tout ça sans avoir le droit de prendre une seule photo. Là encore je ne comprends pas. Plutôt que d'interdire les photos même sans flash ils feraient beaucoup mieux de mettre en place des règles vraiment efficaces pour la conservation des peintures. Le billet donne droit à la visite de 3 tombes. Finalement je n'en visiterai que 2 (Thoutmosis III et Ramsès IX) et abandonnerai la troisième par déception.

Je ressors de cet enfer et je rejoins Deir El Bahari en minibus. L'arrivée au temple d'Hatchepsout est impressionnante malgré la foule. On arrive en fait dans un cirque assez ouvert avec le temple au pied de la falaise dans le fond. On peut y monter et approcher les belles statues bien conservées.

Il est 13h40, je m'apprête à reprendre un minibus mais un motocycliste me propose de me ramener au restaurant Al Gourna pour quelques livres. C'est royal. Pour le déjeuner c'est quasiment la même chose qu'hier avec des légumes un peu différents.

Comme hier je passe l'après-midi à Louxor : encore visite de la ville, un peu d'Internet, barbier, visite du temple de Louxor, diner rapide d'un shawarma (pain Egyptien fourré de légumes et/ou de viande), réservation de l'hôtel à Louxor pour demain soir et surtout de l'hôtel à Assouan. J'aurais d'ailleurs du mal car la plupart de ceux du guide sont complets. Le cinquième appelé sera la bon : El Salam.

Le temple de Louxor est assez vaste. Il est intéressant de le visiter en fin de journée au coucher du soleil car la lumière orangée sur les colonnes leur donne un aspect très différent de la journée. En plus comme la visite dure 1h30 à 2h, on termine à la nuit et les spots donnent encore un aspect merveilleux à la pierre.

Je rentre à l'hôtel. Mustapha n'est pas encore là. Son assistant l'appelle sur le portable et me le passe. Il n'a pas encore les horaires pour demain matin. Il faut que je le rappelle dans 1 heure. J'en profite pour aller prendre une douche. En le rappelant il m'indique qu'on viendra me chercher à 7h devant l'hôtel, ça m'inquiète un peu car j'ai lu que les départs étaient plutôt vers 5h30. Je comprendrai demain matin...

Jour 10 (27/12/2010) : Louxor

Lever 6h30, petit-déjeuner 6h45 et effectivement à 7h un minibus arrive pour me récupérer. En discutant avec le jeune chauffeur très sympa, je comprends que c'est les touristes des hôtels de la rive Est qui sont récupérés à 5h30 devant leurs hôtels puis amenés sur les quais pour faire la traversée vers la rive Ouest vers 7h30. De là les minibus comme celui dans lequel je me trouve les récupère pour les amener sur le site de décollage. Pour le ballon il est donc plus intéressant de dormir rive Ouest comme je l'ai fait.

On se rend donc sur les quais pour attendre tous ceux qui viennent de Louxor. Je suis finalement le seul à avoir dormi rive Ouest. Finalement ils n'arrivent que vers 8h. C'est un petit convoi de 5 minibus qui nous amène tous sur le lieu de décollage qui se trouve sur la route de la vallée des rois juste après le Ramesséum, le trajet ne prend donc que 5 minutes.

Il y a déjà plusieurs ballons en vol et d'autres en train de décoller. Le notre est déjà gonflé. Plusieurs assistants se chargent de le maintenir juste à la limite du décollage et quand tout le monde est dans les compartiments de la nacelle, c'est un pilote qui prend le relai. Il y a de grosses bouteilles de gaz, juste avant de décoller le pilote fait travailler les bruleurs un petit moment et juste avant de partir on se décharge d'une bouteille pour s'alléger. Le décollage est alors très tranquille, c'est vrai qu'il n'y a quasiment pas de vent. Contrairement aux autres jours où le vent permettait de se diriger à l'aplomb de Deir El Bahari, aujourd'hui le vent nous entraine vers le temple d'Habu.

La technique de vol est très différente du parapente que j'ai déjà pratiqué. Avec le ballon le pilote contrôle seulement la montée et la descente, il peut aussi faire une rotation du ballon. Pour se diriger il doit monter à une altitude où il trouve des vents qui vont plus ou moins dans la direction qu'il souhaite. En parapente on monte avec les thermiques, c'est-à-dire les bulles d'air chaud qui partent du sol et montent rapidement. Pour monter il suffit de rester dans la colonne d'air chaud en tournant comme les oiseaux. Quand on est en dehors de ces colonnes on peut se diriger à peu près dans n'importe quelle direction en volant mais on perd petit à petit de l'altitude jusqu'à ce qu'on retrouve une autre bulle d'air chaud.

La nacelle est composée d'un grand compartiment au centre où se trouvent les bouteilles, les bruleurs au dessus et le pilote. De chaque coté il y a de petits compartiments dans lesquels on peut loger à 3 ou 4. Selon les poids de chacun on peut embarquer à une vingtaine.

Les points de vue sont rapidement extraordinaire. On a une vue d'ensemble de la zone de culture tout le long du Nil et de toute la montagne Thébaine. Je distingue parfaitement tous les sites que j'ai déjà visités sauf la vallée des rois qui est derrière la montagne Thébaine. Le vent du Nord nous dirige droit vers le Sud dans la même direction que l'aval du Nil tout en restant juste à la limite des zones de culture et du désert. Peu après le décollage on passe tout près des colosses de Memnon. Parfois on a même l'impression qu'on va atterrir. Petit à petit on prend de la hauteur pour montrer jusqu'à environ 400 mètres d'altitude.

Le vol permet de bien voir Deir El Bahari, Nour Al Gourna, la vallée des reines, le temple de Medinet Habu. Cela dure une bonne heure. On fini par atterrir les uns après les autres dans une zone un peu désertique au Sud. En bas on distingue les assistants qui sont arrivés en 4x4 ou en minibus pour récupérer les ballons et les passagers. Les pilotes se maintiennent en l'air le temps que le ballon qui est en train de se poser soit pris en charge et tiré à 50 cm du sol jusqu'aux véhicules. L'atterrissage est tout aussi tranquille que le décollage. Par contre le dégonflage est assez délicat et une bonne dizaine d'assistants s'occupent de la toile afin qu'elle soit pliée à coté de la nacelle en évitant qu'elle retombe dessus et surtout sur les bruleurs encore chauds.

Le minibus me ramène à l'hôtel en quelques minutes. Comme il va ensuite vers les quais il m'attend juste le temps que je récupère mon sac de voyage et que je fasse mes adieux à Mustapha. Après avoir pris le ferry pour la dernière fois je me rends à pied à l'hôtel Queens Vallée qui n'est qu'à 5 minutes. Bonne douche et un peu de lessive. Je termine la matinée par la visite du musée de la momification qui se trouve sur les quais juste après la sortie du ferry. Il y a de très belles pièces. A choisir si on est limité par le temps plutôt que la vallée des rois, je conseille sa visite.

Ensuite vers 12h je vais à Maro pour le déjeuner. Ce restaurant se trouve juste à coté du musée, toujours sur les quais, quasiment les pieds dans l'eau. Il offre un très bon buffet à volonté pour seulement 45 EGP avec entrée, plat principal et dessert. Je m'offre ma première bibine. A 13h après ce bon repas je file à Karnac en prenant un taxi qui m'y amène en quelques minutes. Le site est assez vaste et il faut bien 2 heures pour le parcourir entièrement.

L'avantage de démarrer la visite à cette heure c'est que c'est la période creuse, la seconde vague de touristes n'arrive que vers 15 à 16h, la première du matin est déjà repartie. Le site est assez délabré mais reste tout de même impressionnant. On passe par quelques places assez vastes autour desquelles se dressent de hauts murs de pierres, de belles colonnes, des statues... On peut aussi y voir un bel obélisque. Je termine ma visite vers 15h et m'offre un rafraichissement juste avant la sortie.

Je reprends ensuite un taxi pour revenir au centre ville avec l'intention de visiter le musée Egyptien mais il n'ouvre qu'à 17h. Du coup je retourne à pied à l'hôtel pour une pause d'1h30. C'est un très beau musée avec de très belles sculptures, des outils, des armes, des ustensiles en tout genre, des sarcophages, des momies très bien conservées... C'est encore dommage qu'on ne puisse pas prendre de photos même sans flash ! J'enrage.

Au retour vers 18h15 je m'arrête à la très belle église copte de Santa Maria. Je me fais rapidement interpeler par une belle jeune femme qui me propose une visite commentée mais je décline car je suis las d'être en permanence sollicité. L'église comporte de belles peintures de Jésus. Comme ça sera le cas dans les autres églises coptes que je visiterai il y a aussi une belle peinture de la Cène. A peine fini la visite, la guide revient discuter. Je regrette un peu de ne pas avoir fait la visite avec elle mais je n'en pouvais plus. On discute un peu et elle m'explique son travail. Comme toujours difficile de faire vivre une famille. Beaucoup d'Egyptiens ont plusieurs boulots, professeur jusqu'en milieu d'après-midi et taxi ensuite par exemple. Elle a aussi une activité bénévole pour une association qui aide les personnes malades, je fais un don avant de partir.

Vers 18h20 je fais une petite pause pour le diner : 2 pains Egyptiens remplis de légumes épicés avec quelques falafels (boulettes de pois chiche ou de fève frites). Je vais déguster ça sur la grande place en face du temple de Louxor. Je traine encore un peu dans Louxor pour ma dernière soirée.

Jour 11 (28/12/2010) : Louxor, Assouan

Lever 6h30, déjeuner rapide et départ en calèche pour la gare qui ne se trouve qu'à quelques minutes. Le train que j'ai réservé quelques jours plus tôt est sensé partir à 7h30. C'est un train de nuit qui arrive du Caire. Finalement il n'arrivera qu'à 9h20 pour repartir à 9h30, on est en Egypte, quoique en France aussi... Pendant toute cette attente je fais la connaissance d'un étudiant Erythréen qui fait ses études à Abou Dhabi. Il m'explique que le gouvernement d'Abou Dhabi leur paie leurs études et tout ce qu'il faut pour se loger, manger... Du coup il a assez d'argent pour faire un beau voyage par an. C'est un architecte et il profite de ce voyage pour étudier les constructions anciennes comme les temples et plus récentes comme les mosquées ou les églises.

Je pensais pouvoir bien admirer le paysage le long du Nil mais les 2 vitres de la cabine sont tellement sales qu'on n'y voit à peine à travers. Idem pour les vitres dans le couloir. En plus impossible de les ouvrir. Par contre on peut encore rouler avec les portes des wagons ouvertes et se pencher à l'extérieur. J'en profiterai la dernière demi-heure du trajet. J'arrive à Assouan à 12h30. J'organise de suite à mon arrivée à l'hôtel les visites de mes deux jours suivants : Philae et les sites principaux à visiter aux alentours d'Assouan pour demain, Abou Simbel pour après demain. On peut l'organiser sans passer par les hôtels pour économiser quelques EGP mais en perdant du temps. Pour l'équivalent de 2 ou 3 euros de plus je préfère passer par l'hôtel qui s'occupe de tout.

La première impression de la ville c'est qu'elle est beaucoup plus propre et moderne que Louxor, ce qui se confirmera dans mes visites des jours suivants. La corniche et sa vue sur l'ile Eléphantine est magnifique surtout lorsque les felouques naviguent voiles au vent. A Assouan on change de monde. Ici la peau est souvent noire, c'est le royaume des Nubiens. Coté géologique c'est aussi les blocs de granit qui émergent un peu partout. On se sent aussi moins agressé comme à Louxor par les propositions incessantes en tout genre. Sur la corniche ou dans le souk c'est même plutôt rare de se faire héler. Vers 13h20 je pars au restaurant Le Panorama qui est chaudement recommandé dans tous les guides. Il est situé en corniche en face d'Egypt Air. Le petit pépé qui prend les commandes n'a l'air de rien mais il parle plusieurs langues et en particulier un français très raffiné avec beaucoup d'humour. C'est Hossam, la vedette de ce resto. Le déjeuner sera excellent : sauté de poulet et de légumes servi avec du riz. Je termine à 15h et comme je suis à coté j'en profite pour faire un tour à Egypt Air et réserver mon billet d'avion pour rentrer au Caire. Au lieu d'un billet tôt le matin je n'en aurai un qu'à minuit... Ce n'est pas très cher comparé à un Paris Nice. De 15h à 16h je fais un saut à l'église Copte qui et juste un peu plus loin en montant légèrement après la fin de la route de la corniche. Comme toutes les églises Copte que je visiterai elle est très belle et bien entretenue.

De 16h à 17h je fais un petit tour en bateau à moteur pour aller jusqu'à la première cataracte. En fait maintenant qu'il y a les barrages on n'y voit que quelques gros remous dans l'eau, rien d'impressionnant. L'aller-retour permet cependant d'admirer les rives coté Assouan et coté ile Eléphantine.

A 17h15 je termine la journée par la visite du musée Nubien qui se trouve encore un peu plus loin après l'église Copte, à environ une quinzaine de minutes à pied. Il n'est pas aussi fourni que le musée de Louxor mais il y a quand même de belles pièces et enfin on peut prendre des photos. Il y a aussi de très belles photos anciennes des temples Nubiens et d'Abu Simbel avant que certains d'entre eux ne soient déplacés. A 18h je fais une petite séance d'Internet pour réserver un hôtel pour mon retour au Caire. Finalement ça sera le même que lorsque je suis arrivé de Rome, l'Arabian Nights. A 18h45 je fais un diner dans un resto rapide : falafel, légumes cuisinés, salade de tomates, pain Egyptien. Un petit tour dans le souk avant de rentrer à l'hôtel.

Jour 12 (29/12/2010) : Assouan

Lever un peu plus tard aujourd'hui, à 7h30.Toute la corniche et le souk n'ouvrent que vers 9h. Je profite de l'heure libre avant que le taxi n'arrive pour aller dans le souk pour prendre un bon café turc et faire un peu d'Internet pour vérifier mes réservations d'hier.

A 10h je suis de retour à l'hôtel et je retrouve un pépé qui sera mon guide pour la matinée. Au programme le barrage Nasser, Philae, l'Obélisque inachevé. A 10h15 on arrive au barrage qui est impressionnant, tout comme le lac qui s'étend à perte de vue. On ne voit pas la fin de la retenue d'eau.

Après une vingtaine de minutes que dure la visite, on part pour Philae. On arrive au débarcadère vers 10h45. Pour la traversée en bateau il faut se joindre à un groupe ce qui n'est pas évident. Après 2 ou 3 essais infructueux je tombe sur un guide francophone qui s'occupe de 3 suisses. Je négocie le passage à 40 EGP aller-retour. Le temple de Philae est probablement un des mieux conservé de tous ceux que j'ai visités jusqu'à présent. Sans me presser je visite le site en une grosse heure.

Je retrouve le guide au débarcadère vers 12h comme on avait prévu. A 12h15 on a traversé et je retrouve mon taxi qui me ramène en direction d'Assouan. On fait un rapide arrêt à l'obélisque inachevé. La visite est très rapide car le site est très petit et la visite ne consiste qu'à faire le tour de cet obélisque dont la construction a été arrêté car il s'est brisé. Sur le bas du site on distingue nettement une allée pierrée qui devait servir de mise à l'eau.

A 12h45 le taxi me dépose au Panorama. Quand on a repéré un bon resto autant s'y tenir. Je me laisse guider par Hossam qui me conseille un sauté de viande et de légumes épicés et un gratin de pâtes. A 14h je retourne à l'hôtel pour le RDV pour le tour en felouque que j'ai organisé hier. Finalement le contact de l'hôtel tombe à l'eau... Du coup je me fais rembourser et je vais moi même sur les quais. Je négocie le tour de l'ile Eléphantine pour 100 EGP, soit 2 heures environ. C'est un jeune et un plus âgé qui s'occupe de la navigation. Le plus âgé commence mais il merde complètement. Il se prend d'abord un autre bateau en tirant un bord, puis un rocher et enfin il fait racler la quille plusieurs fois. En plus il tire des bords très mal et on fait du quasi sur place en remontant le courant derrière l'ile. Je lui donne des indications et peu à peu on reprend du terrain et on redouble même d'autres felouque qui nous avaient dépassé au virage de l'extrémité aval de l'ile. Ensuite c'est le jeune qui prend la barre et lui s'en sort très bien. Comme on a quand même du mal à remonter le courant il s'approche de l'ile Kitchener et débarque pour tirer la felouque avec une corde. Quand ce n'est plus possible il reprend la barre. Le vent et le courant nous permettent maintenant d'avancer plus vite mais en arrivant pas loin de l'extrémité amont de l'ile Eléphantine, les berges se resserrent et le courant est très fort. Impossible de passer à la voile. Ils essaient de demander de l'aide pour un remorquage à quelques bateaux à moteur qui passent mais ils n'ont pas l'air d'avoir de bons copains...

Finalement le jeune rebrousse un peu chemin et s'engage dans un passage étroit mais sans courant qui est une sorte de raccourci. Le plus âgé sort une grand bâton et en quelques coups dans l'eau on franchi le passage. On entame alors le virage et à partir de là le courant nous aide à rentrer rapidement dans la dernière ligne droite. On arrive sur les quais à 17h10. J'ai eu la chance d'avoir un couché de soleil magnifique pendant la fin de la traversée. Après ce petit tour je parcours toute la rue du souk qui n'est pas très longue avant de m'arrêter pour un thé à la menthe et un sandwich Egyptien que j'achète dans un resto rapide : viande épicée et salade dans un pain Egyptien. Je rentre à l'hôtel pour me coucher très tôt car demain il faut me lever à 2h45 pour prendre le convoi de bus pour Abu Simbel.

Jour 13 (30/12/2010) : Assouan, Abou Simbel, Le Caire

Lever difficile à 2h45. Je comprends maintenant pourquoi les nuits précédentes il y avait du bruit de circulation quasiment toute la nuit : tous les jours un convoi d'une bonne centaine de bus et minibus se regroupent dans Assouan pour le départ vers Abou Simbel. Après un petit déjeuner rapide mon minibus me récupère en premier à 3h15 puis on fait 2 ou 3 autres hôtels pour récupérer d'autres touristes. Ensuite il se rend au point de rendez-vous où les militaires enregistrent toutes les immatriculations et le nombre de personnes. Avec 40 minutes de retard c'est finalement le départ à 4h40. De nuit la longue file de bus et minibus est impressionnante dans la nuit. Vu qu'il n'y a pas de circulation dans l'autre sens, ça roule quasiment toujours sur 2 files avec quelques rabats d'urgence quand un camion arrive parfois en face. Quand on est plus très loin d'Abou Simbel tous les minibus sont devant ce qui sera utile pour être dans les premiers devant les temples. Après plus de 3h de route c'est enfin l'arrivée. Après l'achat des billet, un chemin pavé mène sur une large esplanade en surplomb du lac Nasser et à droite les 2 temples creusés dans la falaise. C'est impressionnant, époustouflant, à tomber... Les colosses extérieurs sont en assez bon état. Dans les 2 temples les gravures et les hiéroglyphes sont bien conservés. Encore une fois je ne comprends pas qu'on ne puisse pas prendre de photo à l'intérieur. Finalement je fais de belles photos à l'extérieur...

A 9h45 c'est la fin de la visite pour un retour qui s'avèrera beaucoup plus long car le second conducteur n'est pas un rapide, On se fait quasiment doubler par tout le monde même par les bus. On arrivera à Assouan vers 14h30 ! Pour ce dernier après-midi à Assouan le vent du Nord s'est bien levé et depuis ce matin les températures sont fraiches et toute la journée je supporte bien une veste manche longue contrairement aux autres jours où je me contentais d'un tee-shirt. Pour le déjeuner je me laisse encore tenter par Le Panorama et guider par Hossam : soupe d'épinards, gratin de pain, de viande et de légumes. Encore un délice. Je rentre à l'hôtel pour une sieste réparatrice mais je ne ferai que somnoler. En fin d'après-midi je refais un tour dans le souk. Vers 10h c'est le transfert en taxi jusqu'à l'aéroport. La journée commence à être longue. Je patiente un peu dans le hall en lisant mais je suis prêt à m'endormir. L'avion décolle pile à l'heure à 00h10, à 00h00 je sombrais déjà dans un sommeil profond et je ne me rendais même pas compte du décollage. Arrivée au Caire aussi à l'heure à 1h40 mais il faut une bonne heure pour récupérer les bagages. Tout le monde râle mais rien n'y fait, les bagages sortent 1 par 1 très lentement avec de longues pauses sans rien du tout. A 2h45 je retrouve le taxi à la sortie de la zone de bagages. Il m'a été envoyé par l'hôtel et gratuitement probablement parce que je vais y rester 4 ou 5 nuits. Arrivée très rapide à l'hôtel vu la circulation à cette heure là. A 3h15 je me couche et sombre de nouveau dans un sommeil de plomb.

Jour 14 (31/12/2010) : Le Caire

Lever tardif vers 8h30. Petit déjeuner plus copieux, quelques mails et direction la mosquée Ibn Touloun. En taxi ce n'est pas très loin. Le minaret en colimaçon extérieur permet d'avoir une très belle vue sur Le Caire et pas très loin sur la citadelle et la mosquée du sultan Hassan. Je visite aussi le musée Gayer Anderson. C'est une très belle maison coloniale avec de magnifiques meubles et de belles pièces de musée de différentes origines. Et une fois n'est pas coutume, on peut prendre des photos.

Ensuite je me dirige à pied vers la citadelle. L'entrée est située complètement de l'autre coté par rapport à l'arrivée en venant d'Ibn Touloun. Il faut prendre à droite et suivre le trottoir qui file d'abord tout droit puis s'incurve à gauche en grimpant. Il faut une bonne demi-heure pour arriver à l'entrée. D'en haut la vue sur le Caire est magnifique. Au loin on voit même les pyramides juste en bordure de la ville. On voit les 2, Saqqara et Gizeh.

Sur l'esplanade il y a aussi la mosquée Mohamed Ali. Je termine la visite par le musée militaire qui se trouve à l'extérieur. Il présente de belles pièces d'artillerie, de blindés et quelques avions. A 12h45 je prends un taxi pour aller à la place Al Falaki où se trouve le restaurant El Gesh. Déjeuner assez bon mais rien d'exceptionnel. Ensuite direction le métro Sadat à la place Tahrir. De là il est facile, rapide et pas cher d'aller dans le quartier Copte. Je descends 4 stations plus loin à Mary Girgis. Je visite d'abord l'église Saint George puis celle de la Vierge puis celle de Serge dans laquelle se trouve la crypte de la sainte famille qui était en fuite à cause de la persécution d'Hérode. Je poursuis par l'église Sainte Barbe et par la synagogue. Encore une fois je ne comprend pas pourquoi ils interdisent de prendre des photos dans Saint Serge.

Je termine enfin par le musée Copte qui n'est franchement pas terrible pour le prix, et en plus là non plus pas de photo et très mauvais accueil des policiers avec une fouille au corps même après être passé sous les portiques aux rayons X. Je rentre par le métro et je descends encore à la station Sadat d'où je prends un taxi pour me diriger dans le quartier d'Al Azhar. Direction le café Fishawi, lieu où les intellectuels Egyptiens avaient coutume de venir discuter. Maintenant tous les touristes s'y rendent, il est indiqué dans tous les guides touristiques. Il se trouve en plein milieu du souk, juste derrière la mosquée Al Azhar. Comme il est plein je m'arrête au petit café qui est juste à coté. Café turc, thé à la menthe et chicha pour ceux qui veulent. Pour moi ça sera un café turc.

Je reviens sur la place principale devant la mosquée et je dine rapidement, je ressens la dernière nuit très courte. Ca s'anime un peu, c'est vrai que c'est le 31 décembre ! A voyager comme cela au jour le jour on est déconnecté du temps. Ici pour moi ce jour n'a pas grande importance. A l'hôtel il y a un orchestre qui jouera de la musique traditionnelle très entrainante. Avec la fatigue je ne tiendrai pas longtemps...

Jour 15 (01/01/2011) : Le Caire

Lever à 7h30. Petit déjeuner vers 8h, à 8h30 je prends un taxi en direction de Saqqara. Le site est assez éloigné et dès qu'on sort du Caire la route est assez mauvaise. En plus je me rends vite compte que le conducteur ne connait pas la route. D'abord il m'amène à Gizeh et de là il demande à un policier. Ensuite tout le reste du chemin il est obligé de s'arrêter régulièrement pour redemander son chemin. A certains moments c'est moi qui le guide en repérant les très rares panneaux en anglais. Trois quart d'heure après on arrive enfin. Les tickets s'achètent en contre bas à droite avant de monter par la route qui mène au site lui même. Je commence la visite par la grande pyramide à étage de Djeser, celle que tout le monde a déjà vu en photo. Elle est en travaux et c'est difficile de trouver un point de vue sans échafaudage. La pyramide est tout de même impressionnante.

Je continue la visite par la pyramide inachevée de Sekhemkhet puis par le complexe funéraire d'Ounas. Je ressors de ce premier site en traversant le parking et en reprenant un petit bout de route je rejoins le site plus au Nord où se trouve la pyramide d'Ouserkaf qu'on distingue à peine, puis celle de Téti 1er et je termine par différents mastabas. Deux kilomètres plus au Sud on distingue le site de Saqqara Sud et en particulier les belles pyramides qui s'y trouvent mais qu'on ne peut pas visiter. Certaines de ces tombes possèdent encore de beaux bas reliefs colorés. Je redescends ensuite par la route vers le bâtiment des tickets et un peu derrière se trouve le musée. Celui-ci est assez décevant, on se demande vraiment pourquoi ils interdisent encore les photos !

En ce qui concerne Saqqara je dirai que ça ne vaut pas forcément le détour, c'est une visite à faire que si on a vraiment le temps car il faut compter une grosse demi journée pour faire l'aller-retour depuis Le Caire. Quand on vient à Saqqara il faut en plus négocier à l'avance l'aller-retour avec le taxi et le fait qu'il doive attendre pendant qu'on fait la visite. Sur place il n'y a que des minibus privés et des taxis qui attendent leurs clients. Du coup ça fait un peu cher pour ce que c'est. Vers 13h30 je reviens dans le centre et pour déjeuner je m'arrête au Café Riche.

Je fais un saut dans le quartier Doqqi où se trouve Alitalia, voir si je peux avancer mon billet de retour d'un jour ou deux. Malheureusement l'agence qui se trouve juste après le Sheraton est fermée du vendredi au Lundi. Je reviens alors du côté d'Al Hazar et après un café turc je fais une petite pause à l'hôtel qui n'est qu'à 10 minutes à pied. Il est 16h30. En fin de journée je reviens diner à Al Hazar vers 19h. J'ai l'impression que beaucoup de touristes sont partis par rapport aux autres soirs. Je me ballade dans les rues perpendiculaires à la rue principale du souk où se trouvent de beaux bâtiments.

Jour 16 (02/01/2011) : Le Caire

Lever de bonne heure, à 6h30, pour tenter d'avoir un billet pour visiter l'intérieur de la pyramide de Chéops. Après le déjeuner je trouve rapidement un taxi et comme il n'y a pas de circulation je suis devant le bureau des billets à 7h30 alors qu'il n'ouvre qu'à 8h mais il y a déjà foule. Je n'aurais finalement un billet que pour l'accès au site mais pas pour l'intérieur des pyramides. Je vais d'abord faire un tour du coté Ouest de Chéops.

Je monte ensuite sur une bute à l'Ouest de Khephren. Je m'arrête presque une heure pour laisser la brume se lever.

Ensuite je redescends vers la face Ouest de la pyramide. Tout autour en bas de celle-ci et sur une dizaine de mètres de largeur on aperçoit les blocs qui se sont effondrés. Je m'apprête à aller du coté de celle de Mykérinos mais je me fais interpeler par un égyptien sur un cheval. Je me laisse tenter pour un grand tour qui me permettra d'avoir de beaux points de vue dans le début du désert au Sud.

Vers 11h je suis de retour à Mykérinos. Je longe ses 3 petites pyramides satellites et je refais une pause près de sa face Est qui donne un beau point de vue sur Khephren et une partie de Chéops.

Je remonte ensuite là où je me suis arrêté en arrivant ce matin car la lumière est bien meilleure maintenant.

Je redescends alors vers le sphinx que je contourne par la gauche pour accéder à l'entrée qui se trouve à l'Est. On peut grimper par l'intérieur du temple d'accueil et monter sur une rampe qui surplombe le sphinx.

Vers 13h je termine cette longue visite inoubliable. Un taxi me ramène à la place Al Tahrir d'où je retourne au Café Riche pour le déjeuner. Celui-ci s'éternisera car ils se tromperont deux fois. J'ai commandé un mix grill avec des légumes et ils m'amènent d'abord une soupe de légumes puis un filet mignon ! Bon au final le mix grill fut bon, ça valait la peine d'attendre. Après un détour à Al Azhar pour un café turc je rentre faire une pause à l'hôtel. De nouveau en allant diner vers Al Azhar je constate qu'il y a nettement moins de touristes. Pour moi aussi les vacances se terminent. Demain sera ma dernière journée avec la visite du musée Egyptien.

Jour 17 (03/01/2011) : Le Caire

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Lever à 7h30. Départ vers 8h30 pour le musée qui n'est pas très loin. Contrairement à ce que je pensais en voyant la place Al Azhar les deux derniers soirs, il y a encore pas mal de touristes. Le musée est très grand et sur 2 niveaux. Par contre il est plutôt mal entretenu et fouillis. De nombreuses pièces sont seulement numérotées sans explication. D'autres sont par contre exceptionnelles. A lui tout seul le trésor de Toutankhamon vaut la visite. L'émerveillement est de mise devant le masque et les sarcophages d'or. Je passe environ 3 heures tranquillement alors que les groupes accompagnés font la visite au pas de charge. Vers 12h30 je m'arrête pour une pizza Egyptienne chez Falatri El Tahrir. Rien d'extraordinaire au final mais peu cher. Je rentre alors du coté du souk pour quelques emplettes histoire de m'alléger de mes dernières livres égyptiennes. Un petit diner d'un sandwich et retour à l'hôtel pour un petit somme jusqu'à 2h30 du matin. Un taxi que j'ai réservé à l'hôtel m'amène à l'aéroport pour le vol du retour. Le vol vers Rome sera à l'heure mais celui pour Marseille aura une bonne demi-heure de retard. La voiture que j'avais laissée sur le parking démarre au quart de tour, je suis à Carnoules vers 14h30. Gros déballage, grosse lessive, grosse douche la tête encore pleine de belles images.